Le pas est franchi: l’école c’est fini

La Globule a 4 ans et des brouettes. Il connait l’école depuis ses 3 ans. A ce moment là, j’étais pas très enjouée et c’était les fesses serrées que je l’avais inscrit.

J’avais écris sur ce sujet ( ici: L’école c’est bien et c’est obligatoire ), pour expliquer que je restais très vigilante quant à l’emprise éventuellement néfaste que l’école pourrait avoir sur lui et sur le fait que nous n’hésiterions pas beaucoup à l’enlever, l’arracher même, de ce système un peu/beaucoup influençant.

La petite section s’est bien passée. Globalement. Mais quand même c’était pas le paradis.
Dès les premières semaines la Globule a commencé à aller à l’école à reculons, jusqu’au jour où il ne voulait pas décoller de la maison. Il a su nous expliquer que les grands l’embêtaient lorsqu’ils venaient le caresser, le câliner, le consoler. Pour être plus précis, à l’école, les petites sections les plus choubidou sont souvent très très aimés des plus grands qui n’hésitent pas à leur caresser les cheveux ou la joue ou simplement à venir leur parler ou leur demander comment ça va. Mais, attention, la Globule n’aime pas-duuuu-tout qu’on le touche, tripote, caresse, surtout si tu es ni sa maman ni son papa.
Nous lui avons demandé s’il voulait qu’on en parle avec la maitresse, et donc avec son accord, moi et mon homme, à tour de rôle et de façon très insistante et quotidienne, nous en avons parlé à sa maitresse et à l’ASEM. Elles ont pris le soucis très au sérieux et, très rapidement les grands ont arrêté de vouloir papouiller notre bonhomme.

Et puis l’influence classique de l’école a fait son apparition sur la Globule, avec les stéréotypes, la violence, les contraintes d’autorité, le bien/pas bien, le stress des récrés « comment ça s’est passé la récréation? » »moi je m’assois sur le banc des maitresses et je leur raconte ma vie en regardant les autres courir partout ».
La Globule, intense comme il est, absorbe tout à l’école et ressort tout à la maison.
La première année s’est bien terminée, notre bonhomme étant un enfant trèèèès docile en classe, trèèèèès doué et trèèèès à l’aise avec les adultes.

La moyenne section se passe bien. Globalement. Cette année, il a crée des amitiés avec, entre autres, un meilleur copain. Cette année a donc montré que la Globule a des capacités sociales qui dépassent déjà largement les miennes et qui permettent donc logiquement de me rassurer sur ce point là. En gros, il est capable d’aller vers ses congénères sans aucune gène pendant que moi je continue de serrer les fesses.
L’influence de l’école a continué de faire son effet évidemment, avec, toujours, les punitions, les « maitresse elle a crié et j’ai eu peur« , la violence sous des tas de formes (je l’ai dis que la récré c’est la loi de la jungle?), les « même pas mal« , les jeux de force, etc.
Toutes ces petites choses, banales, considérées banales plus précisément, auxquelles je n’adhère pas. Et puis l’école classique c’est tout un concept qui est, selon moi, totalement à révolutionner (si t’as 4h devant toi, on peut papoter sur ce sujet).
La Globule est dans une petite école privée qui propose de supers ateliers autonomes montessoriens, mais, malgré mes demandes, non, ils n’iront pas plus loin dans le concept. Bon, dommage, vous étiez sur la bonne voie!

L’année prochaine c’est la grande section. Et qu’apprends-je. Les grandes section sont dans la même classe que les CP et sont donc déjà fourrés et immobilisés derrière des bureaux.
Et là, c’est devenu pour moi le critère rédhibitoire. No way. Stop. Pas question mon cochon.

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Alors, j’ai ruminé, réfléchis, discuté avec mon homme. Ensuite j’ai encore réfléchis, ruminé et puis j’ai recherché.
Autour de nous nous avons deux écoles intéressantes qui viennent tout juste d’ouvrir en 2016: une école Montessori et une école libre. La première coûte 4800€ par an. Ahum. Pas possib’. La deuxième est bien bien moins chère et le concept est super intéressant. J’ai eu des retours de maman qui disaient que l’organisation n’était pas encore super bien rodée. Bref, c’est devenu mon option numéro deux.

Je suis en congés parental et on arrive à se débrouiller financièrement. La Globule n’est pas encore dans l’âge où l’instruction est obligatoire, donc pas de stress d’inspection. L’école ne prône pas les valeurs qui nous sont plus que chères. Alors, la décision est venue tout simplement. Sur le cahier de vie de notre bonhomme, là où on nous demande si on souhaite le réinscrire l’année prochaine, on a coché « NON« . Nous ne réinscrirons pas notre fils. On se lance dans l’IEF (Instruction En Famille)

Ce pas, énormissime pour moi, cette case cochée, ça a eu l’effet pour moi, d’un énorme saut dans le vide, mais bondieu, un saut giga-excitant.

On est face à des choix tu vois, parfois ça demande beaucoup de temps pour le faire. On est en plein désarroi, on rumine un paquet de temps, on sait pas trop si on va faire le bon choix. Et puis des fois, lorsque le pas est franchi, ça fait comme un souffle frais sur le visage, un truc qui te fait respirer en dedans. Et là, tu sens que ton choix il est en accord total avec toi même. Ca colle, ça rend fière, ça concorde, ça coule de source, comme une bonne confiture étalée sur une couche de beurre. Nickel.

Certains points m’effraie. Ceux qui vont m’obliger à me mettre quelques gros coups de pieds au derrière. Ceux qui vont donc sans doute agiter mes faiblesses sociales, parce qu’il n’est pas question que ma peur de l’extérieur enterre mes gosses à l’intérieur de la maison.
J’ai peur également de l’épuisement, parce que mes mômes c’est pas des statues de cire, ils me sollicitent de façon intense.
Nous savons également que cette décision nous la prenons pour un an. Nous testons. Nous verrons. Peut être que l’IEF deviendra notre mode de vie à long terme, peut être que ça ne durera qu’un an. Nous n’en savons rien, et ça reste logique. Chaque choix doit répondre à un questionnement de l’instant. Chaque décision se fait à un moment donné, dans un contexte donné et doit pouvoir être réadapté selon l’évolution des besoins de la famille.

Un an et des brouettes, et le reste on verra.

6 réflexions au sujet de « Le pas est franchi: l’école c’est fini »

  1. Stéphanie

    J’ai eu les mêmes questionnements/réflexions depuis que ma fille est née et j’en suis arrivée au même résultat que toi…même si ma fille a seulement 8 mois ça me rendait déjà anxieuse de la mettre dans une école « classique ». Nous comptions au départ l’inscrire dans une école Montessori proche de chez nous mais à 450€ le mois c’est impossible. Au final je compte aussi faire l’IEF même si je pense que les critiques vont encore fuser dans ma famille!

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    1. Cendra Auteur de l’article

      Je trouve ça encore dommage que les écoles Montessori soient si chères, j’espère que les coûts diminueront avec le temps. Sinon, je suis comme toi, je sais déjà que les jugements seront bien présents avec mes proches, mais tant pis, le jugement des autres ne régis plus nos vies!

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  2. Bebloom

    Moi j’admire ce genre de décisions! après, comme tu dis, pas d’inspection à gérer, donc c’est un peu moins stressant (ma dernière fille est en moyenne section et parfois je trouve qu’ils ont déjà pas mal de « cases » à remplir dans les fameuses acquisitions… ). Je ne suis pas prête du tout à me lancer dans l’IEF mais on essaie de s’instruire autrement quand elles sont à la maison (parce que mine de rien, c’est tout un système de pensée à mettre en place pour les intéresser à autre chose que la façon classique et scolaire). J’ai hâte de suivre tout ça en tous les cas!

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    1. Cendra Auteur de l’article

      C’est pas évident, comme tu le dis, de sortir de notre façon de penser très scolaire, surtout lorsque nous même avons été scolaire durant un sacré paquet d’années. Ca demande du temps je pense pour briser tout ça.

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  3. Céline Dehors

    Bonjour Cendra,
    Ma fille ne sera pas scolarisée non plus cette année, elle devrait entrer en petite section, je suis contente de partager cette petite aventure cette année avec toi !
    J’avais une question à te poser qui n’avait aucun rapport avec le sujet : j’ai remarqué qu’il y avait des publicités sous ton article. Est-ce que financièrement tu arrives à gagner un peu d’argent grâce à elles ?
    Bon week-end à toi !

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  4. Cendra Auteur de l’article

    Hello Céline, ta fille a bien mieux à faire que d’aller à l’école, elle s’enrichit!
    Non, les publicités ne me rapportent rien. Elles sont là car j’ai ouvert un blog WordPress gratuit sans nom de domaine attitré. Plus précisément, ces publicités me permettent d’économiser quelques euros que j’aurais dû mettre en option payante WordPress pour ne pas avoir ces pubs ^_^

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