L’éducation bienveillante et positive

Je te parlais de VEO il y a quelque temps par ici.

Je viens ici te parler de son antagoniste ou comment respecter l’enfant, ses émotions et son statut ou encore comment aborder l’éducation par le côté positif et bienveillant en alternative à l’éducation classique basée sur les menaces et la peur.

C’est étrange, parce qu’à la fois cette pensée est « à la mode », ultra tendance sur le net, et en même temps je ne connais pas un pèt’ de parent autour de moi qui y adhère… C’est fou, vous vous cachez où les parents bienveillants? J’arrive pas à en trouver pour m’en faire des potes.

Bien sûr, tout est lié à notre propre histoire. Il s’avère que j’ai été énormément et constamment inhibée, ignorée et culpabilisée par des parents aimants mais « ignorants » (« tu sais, à notre époque on ne savait pas, on faisait comme on nous avait appris et surtout, comme on croyait qu’il fallait faire »). J’en ai souffert et j’en souffre d’avantage encore aujourd’hui. Il est donc certain que je souhaite éviter au maximum tout ça à mon fils.

En réalité, pour faire simple, ce que je vise dans l’éducation de mon fils, c’est lui apporter une confiance et un bien être intérieur, qu’il se sente suffisamment bien avec lui même pour se sentir bien avec les autres.

D’abord, je me souviens de mes premiers mois de maman, paumée, pataugeant dans la semoule. Et, je me souviens des mamans autour de nous, déversant leurs conseils. Je me souviens extrêmement bien de ne pas y adhérer, et pourtant, je me disais « je suis novice, elles, elles savent mieux que moi« . Alors, écoutant leurs âneries, j’ai tenté de laisser pleurer mon fils, on l’a puni quelques fois aussi, isolé, seul. Ca n’a jamais duré longtemps, impossible. Chaque fois, mes tripes me brûlaient, c’était comme si on me hurlait à la tronche « mais c’est pas ça du tout que tu souhaites pour ton fils, il NE FAUT PAS faire ça. »

Ca a donc commencé comme ça, d’abord j’ai compris que l’éducation traditionnelle ne me convenait pas, ni à moi, ni à mon fils. Il est très vite devenu évident qu’il me serait donc impossible de maltraiter le bien être intérieur et extérieur de mon fils, et de le sous considérer. J’ai cherché doucement à m’orienter vers la bienveillance sans même encore savoir de quoi il retournait, ça m’était simplement naturel.

Puis, comme une lumière qui s’est allumée en un instant, c’est lorsque j’ai vu une interview de Catherine Gueguen dans Le Magazine de la Santé, que tout s’est enclenché (tu peux voir une vidéo de cette dame par ici ). C’était évident, logique et scientifique. L’éducation de mon fils serait alors basée sur de l’évident, du logique et du scientifique. A partir de là, j’ai mémorisé le message :

Le maternage et l’empathie favorise la maturation du cerveau dont le cortex pré-frontal, essentiel dans la gestion des émotions et les relations sociales.

Les punitions, les humiliations, la violence, ralentissent le développement du cerveau et des connexions neuronales, de façon très significative.

Je comprends complètement que l’on puisse penser qu’éduquer un enfant doit se faire dans l’autorité, la fermeté, les punitions, la menace, etc. Je le pensais aussi avant. Je le pensais parce qu’on m’a appris à le penser. En devenant maman, mon fils m’a rendu le reflet de l’enfant que j’étais et je me suis sentie le besoin de me libérer de cette toile irrationnelle de l’éducation dans laquelle j’étais prisonnière inconsciemment. D’ailleurs, il m’a suffit de chercher une réelle raison valable de punir et de menacer un enfant, pour constater que je n’en trouvais pas, et là, ça m’a parut évident: c’est irrationnel, ce n’est pas basé sur des faits concrets. Il est si irrationnel d’autoriser les mauvais traitements sur son enfant et de l’interdire sur le reste du monde!

J’ai lu beaucoup, et je continue de lire et relire parce que je crois que je ne serai jamais assez informée. Selon l’éducation bienveillante, cette confiance intime, ne s’acquiert pas en étant humilié, puni, isolé, maltraité, frappé. Au contraire, l’estime et la confiance en soi est détruite. Fait on cela sur une fleur que l’on veut voir s’épanouir? Va t on l’engueuler parce qu’elle ne pousse pas assez? Va t on gronder un enfant de 6 mois parce qu’il ne sait pas marcher?

Aujourd’hui, je trouve ça important, essentiel. Je dirais même que le bien être de l’humanité passe par l’éducation. Il est important de prendre du recul sur ce que l’on nous a transmis, de façon inconsciente et ancré si puissamment dans notre esprit. Se libérer de ces chemins déjà tout tracés, pourtant nocifs pour nos cerveaux, et notre bien être.

« Dans la sphère de l’éducation, l’irrationnel règne encore en maître ». (I.Filliozat)

« Un enfant n’arrêtera jamais d’aimer ses parents. Humilié, puni, frappé, il finira par ne plus s’aimer lui »

« Un enfant ne naît pas avec un manque de confiance en lui »

arc en ciel livre

L’éducation bienveillante et positive en plusieurs points:

– Accueillir les émotions de l’enfant avec empathie. Le laisser s’exprimer jusqu’au bout, que ce soit par des pleurs, de la colère, en l’aidant à canaliser ses tornades émotionnelles pour lui permettre d’apprendre petit à petit à mieux les gérer. Exprimer ses émotions est un besoin réparateur qui fait du bien. Lorsque l’on croit que l’enfant s’enflamme pour une « broutille », souvent cela cache un besoin plus profond (ex: une journée difficile, une scène qui l’a marqué, un manque de tendresse, etc).

-Un enfant est comme un réservoir d’amour, ne le laissez jamais vide trop longtemps. Après une journée à l’école/ass.mat/crèche, son réservoir est vide (au retour à la maison, remarquez à quel point l’enfant nous sollicite énormément, est « difficile », « fatiguant »). Remplissez le en 10-20 minutes, avec du temps consacré à l’enfant à 100%.

– Éviter d’entrer dans les choses négatives comme les interdits ou les échecs, visons plutôt les choses positives et les choses autorisées et réussies. « Il n’y a pas d’échecs, il y a des jours où l’on réussi et d’autres où l’on apprend »

– Être l’exemple pour son enfant: faisons ce que l’on souhaite qu’ils fassent. L’humain apprend incontestablement par mimétisme. Ce que vous ferez, l’enfant le fera, le mauvais comme le bon.

– Prendre conscience de la différence de maturité cérébrale entre un enfant et un adulte et le prendre en compte. Savoir alors qu’un enfant n’est pas capable de gérer ses émotions comme un adulte. Il n’est pas capable de raison et n’est pas capable de mobiliser sa mémoire aussi vite qu’un adulte. Une « crise », des « pleurs » sont un tsunami émotionnel puissant dans le corps de l’enfant, une détresse profonde, et il n’est pas capable cérébralement de se contrôler.

– Prendre conscience des mécanismes éducatifs qui régissent nos réactions. Savoir que notre inconscient est marqué par notre passé, notre enfance, et que, indubitablement, cela explique en grande partie notre manque de patience et notre besoin d’en venir à la violence.

– Se réconcilier avec sa propre enfance, avec ce qui nous a marqué et qui a blessé l’enfant que nous étions.

– Apprendre à identifier les VRAiES raisons de nos colères, l’enfant n’étant souvent que le déclencheur ou notre exutoire. Souvent notre manque de patience vient d’une fatigue, du boulot, de soucis extérieurs, etc.

– Être honnête et vrai avec ses enfants. Savoir lui parler, lui expliquer, lui dire avec sincérité ce que l’on ressent. Lui parler de lui, mais de nous aussi.

– L’encourager à faire seul, à se donner confiance, le laisser apprendre par lui même pour qu’il se sente capable de tout.

– Écouter ses opinions, les prendre en compte et chercher une solution qui contentera au mieux tout le monde.

– Avoir de l’empathie et de la tolérance envers soi même. Nous aussi avons le droit aux erreurs, et avons besoin d’être compris. Prenez soin de vous pour prendre soin de vos enfants.

Le cerveau de nos enfants n’est pas mature. Ils n’ont pas les capacités cérébrales d’être « raisonnables » « sages » et de gérer leurs émotions comme un adulte. Ils ne sont pas capables de mobiliser leurs capacités cérébrales et mémorielles comme un adulte. Ces faits scientifiques devraient être connus de TOUS, comme on sait aujourd’hui que la Terre est ronde, cela devrait être su, c’est incontestable!

N.B: Hé, les gars de l’Académie nationale de médecine (oui, on sait jamais si tu te paumes ici), qu’est ce vous attendez pour faire connaitre et diffuser au niveau national, à vos instituts et vos pédiatres, les découvertes avérées des neurobiologistes sur le cerveau des enfants? Ca chie là haut, faut vous desserrer le slip.

3 réflexions au sujet de « L’éducation bienveillante et positive »

  1. Céline

    Je suis aussi étonnée que toi par le fait que leur « slip » soit encore si serré ! J’étais mécontente lorsque j’ai découvert tout ça une fois maman. J’aurais aimé l’apprendre avant.

    J’aurais aimé que mes frères soient éduqués dans ce sens. J’aurais aimé ne pas être perdue entre ce que je croyais et ce que je découvrais enfin grâce à ma fille. L’éducation bienveillante, j’adhère au maximum et je pense que je vais me mettre à prêcher ^^

    J’ai une amie qui désire aussi élever sa fille de façon « empathique » et rationnelle et ne plus écouter tous les mauvais conseils trop vieux pour des enfants si jeunes. Je ne comprends pas pourquoi la fessée, par exemple, n’est toujours pas INTERDITE en France. Pour interdire la fessée, ça serait bien qu’on leur donne un bon coup de pied dans le derrière à ces attardés de l’opinion.

    Ton article voulait plutôt donner des conseils et faire connaître l’éducation bienveillante… Voilà qu’il a réveillé mon indignation !

    Merci bien !

    😛

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    1. Cendra Auteur de l’article

      Je crois qu’en France, nous sommes extrêmement attachés aux traditions, même si elles sont irrationnelles et mauvaises. Pas facile de faire bouger les moeurs, et les politiques ne cèderont sans doute à la pression de l’Europe que lorsqu’ils sentiront que les français sont en grande partie près à recevoir cette nouvelle loi. J’ai peu d’espoir qu’elle passe à court terme!

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  2. Maman Plume

    Très bel article, merci pour ce « petit résumé ». Je commence à m’intéresser à tout ça (je ne connaissais pas avant mais je savais que c’était ce genre d’éducation que je voulais).

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